lundi 29 décembre 2014

Rétrospectives culturelles de 2014

Revivons ensemble le film des grands faits culturels de l’année qui s’achève

L’actualité culturelle béninoise de 2014, a été jalonnée par des moments de joie, de déception, de regret, de promesse et de lueur d’espoir, dans le rang des acteurs culturels. De bonnes et donc de mauvaises nouvelles ont secoué la culture et ses acteurs au cours de cette année qui s’achève. Du 10 janvier au Fonds d’aide à la culture, du Tofâ à la réhabilitation des salles de cinéma, de l’organisation et de la tenue du Festival international du Théâtre du Bénin (Fitheb) aux autres festivals privés, de la mort de quelques artistes encore à la construction annoncée du Théâtre national, bref les faits ont retenu l’attention de l’opinion en 2014. Nous revenons ici sur les plus marquants, juste pour la postérité.

Une bonne nouvelle accueillie avec ferveur

Commençons ce retour dans le passé culturel du Bénin en 2014, par une bonne nouvelle. L’avènement de Boni Yayi, à la Marina aura été pour les artistes béninois toutes catégories confondues, des moments d’attention de la part de l’actuel locataire de notre Présidence. C’est sous lui que le Fonds d’aide à la culture (Fac) a été rehaussé jusqu’à un (01) milliard de nos francs. Il venait cette année de frapper encore très fort avec le sens managérial et le dynamisme de Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, un grand coup. En effet, le conseil des Ministres en date du 02 Octobre 2014 avait rendu public un communiqué, qui avait fait tressaillir de joie les acteurs culturels. Il s’agit de l’augmentation très sensible du Fonds d’aide à la Culture (Fac), qui passe d’un milliard à trois (03) milliards de nos francs. L’annonce de cette bonne nouvelle à été fait, en marge du méga concert de clôture des vacances, le 11 Octobre 2014 dans la Cité des Kobourou. A l’annonce de la nouvelle donc, plusieurs acteurs culturels, ont réagi. Ils ont tous aimé le geste et ont remercié la dextérité de Jean-Michel Abimbola, le ministre de la culture, qui s’était investi personnellement pour que le milliard culturel soit triplé. Toute fois, ils exigent que ce fonds soit bien utilisé pour le bonheur de tous les acteurs culturels, mais aussi et surtout pour enfin l’émergence de la richissime culture béninoise.

La fête du 10 janvier et l’absence déplorée de Boni Yayi

Une fois encore en 2014, les dignitaires de notre tradition, les garants de la religion endogène, têtes couronnées, Hounnongan, Vodounnon, adeptes du Vodoun et toutes les divinités s’étaient donné rendez-vous à Abomey-Calavi le 10 janvier 2014. Moments de réjouissances et de célébration de notre vraie identité culturelle et de l’héritage légué par nos ancêtres. Si l’absence du Chef de l’Etat aux côtés des garants de la tradition a été diversement appréciée depuis 2007, celle de 2014, aura été la goute d’eau qui faisait déborder le vase. Personne ne voulait admettre ce mépris de Boni Yayi pour notre tradition. Les commentaires allaient bon train avec les grincements de dents, dans le rang des dignitaires religieux endogènes. Chaque fois depuis 2007, donc le gouvernement trouve toujours un argument pour justifier l’absence de Boni Yayi. C’est en cela que le discours livré par Patrice Hounsou-Guèdè, maire de la commune qui accueillait les festivités a été salué avec enthousiasme. Ce dernier a invité toute la classe politique et les décideurs de cette nation, à un retour à la source. Un retour vers nos valeurs endogènes, qui serait le gage d’un développement accéléré du Bénin. En tout cas, les dignitaires, têtes couronnées, adeptes et autres, attendent de voir, si Boni Yayi franchira le Rubicon en s’absentant encore le 10 janvier 2015. Wait and See.
Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, ministre de la culture 

Et puis l’autre événement qui ne dit rien aux autorités politico-administratives

Il est des événements majeurs pour le Bénin au jour d’aujourd’hui, mais banalisé par la classe politique et surtout les gouvernements successifs de Boni Yayi. Depuis un peu moins de dix (10) ans, David Koffi Aza, professeur du Fâ est revenu sur une pratique ancestrale. Le ‘’Tofâ kinkan’’, la consultation du Fâ pour savoir de l’avenir du pays et de ces citoyens dans la nouvelle année. La 7ème édition qui se tenait en décembre 2013, avait prédit un horizon assez sombre, fait de morts subites, d’accidents, de mésententes, de la division, une atmosphère de paix éphémère, etc. N’étant jamais écoutés par Boni Yayi et ses gouvernements,  David Koffi Aza et les siens ont pu faire ce qu’ils peuvent des sacrifices qu’imposait les signes révélés. Résultat, des morts subites à la chaîne comme c’était déjà le cas en 2013, des tiraillements entre hommes politiques, des mésententes, de la chasse aux sorcières, qui somme toute ont conduit le Bénin dans un gouffre qui ne dit pas son nom. N’empêche, l’Authentique et universel ordre de la reine mère en collaboration avec l’association des Fagbassa et Bokonon du Bénin ainsi que l’association BéninTofâ, ont procédé à la consultation du Fâ pour le compte de 2015. La science et la sagesse ancestrale, révèle ‘’Troukpin Woli’’, un signe qui ne présage guère d’un horizon de stabilité pour le Bénin. Toujours, des morts, mais cette fois-ci dans le rang des autorités, des femmes qui trompent leur mari et des filles qui se livrent à l’avortement. La prudence et la patience sont recommandées au sommet de l’Etat et dans les couples. Beaucoup de femmes accoucheront par césarienne et les tiraillements entre hommes politiques, se poursuivront. Le Fâ recommande aussi de réfléchir avant tout investissement. Il faudra alors faire les rituels « Vossissa » pour conjurer le mauvais sort. Attendons de voir si nos autorités prendront conscience en mettant de côté leur mimétisme inconcevable.

La construction du Théâtre National, l’autre bonne nouvelle

Quelques semaines après l’annonce du fonds d’aide à la culture qui passe à trois (03) milliards de francs CFA, le ministère de la culture a mis une autre bonne nouvelle pour faire rêver les acteurs culturels. Il s’agit ici, de la construction du Théâtre National, tant attendu par les acteurs culturels. Dans un environnement où la culture est en pleine expansion, et où les acteurs se multiplient avec des talents inouïs, il manque cruellement de lieux d’expressions artistiques, pouvant permettre à ces derniers de créer et de diffuser leurs œuvres. L’Institut français, l’Espace Mayton, Arttistik Africa et autres construits sur initiative de quelques acteurs culturels chevronnés, ne suffisaient plus, pour contenir la pléthore d’artistes que compte le Bénin. C’est donc tout naturellement l’annonce de la nouvelle de la construction du Théâtre National, aura reçu un écho très favorable au sein des acteurs culturels. D’une capacité de dix (10.000) mille places, avec des salles annexes pour les répétitions, les formations, les projections, une salle multimédia, etc. ce Théâtre National sera construit sur la route des pêches. Le dimanche 14 décembre donc, le ministère de la culture avait commandité une équipe d’experts de DCI Consults, pour écouter les acteurs culturels, prendre leurs propositions par rapport à la construction d’un tel joyau. Ça aussi, c’est à mettre à l’actif de Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, ministre de la culture. Il ne faut pas occulter, dans la même dynamique, la réhabilitation des salles de cinéma, entrepris par Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola et son équipe, toujours pour doter les acteurs culturels d’espaces et de lieux d’expressions.

Et puis le Fitheb, le Label et Cotonou Couleurs Jazz

La 12ème édition du plus grand festival de théâtre d’Afrique aussi avait droit de citer en 2014 et du 06 au 14 décembre. Annoncé pour être grandiose, le festival international de théâtre du Bénin 2014, qui s’est tenu après plusieurs retournements de situations, n’a pas fait grand écho dans la population. Avec la vision du directeur intérimaire, Ousmane Alédji de faire de ce grand événement culturel un Label pour le Bénin, même s’il a tenu le pari, le Label reste à désirer. D’abord pour cause d’Ebola, le festival a connu beaucoup de désistement de compagnies, les reports successifs, le budget amoindri, etc. Ici, c’est la communication qui aura obscurci l’image de ce que nous qualifions du plus grand festival de théâtre d’Afrique. Les autres rient de nous, car on veut donner une dimension au Fitheb, mais on n’a pas les moyens de notre politique et de surcroit, la communication de l’édition de 2014 a été confiée, à  des gens qui ont montré  leur limite, dans la gestion de leurs confrères journalistes, chargés de relayer l’information. L’autre chose, c’est la tenue, presque dans la même période, du désormais plus grand festival de Jazz du Continent. Cotonou Couleurs Jazz, qui prenait son envol le 11 décembre, a ravi la vedette au Fitheb, juste parce qu’ici, les organisateurs ont mis un accent particulier sur la communication. Du coup, les béninois, toutes classes sociales confondues, n’ont pas hésité à envahir Sikècodji qui abritait la 3ème édition de Cotonou Couleurs Jazz. Somme toute, Ousmane Alédji aura eu le mérite d’organiser un Fitheb qui dépasse largement la cagnotte réservée à la 12ème édition.

En pèle mêlé à présent CONAVAB Inter, Bénin Révélation Stars, Cafrim, Africa Fête.

2014, aura connu les festivals annuels habituels. Depuis janvier de l’année qui s’achève, Patrice Ahouloumè et Tony Yambodè, respectivement promoteur de la Coupe nationale du vainqueur des artistes du Bénin (CONAVAB Inter) et de Bénin Révélation Stars (BRS) ouvraient le bal des inscriptions sur ces rendez-vous de taille de l’agenda culturel du pays. De juin à septembre donc la 17ème édition de CONAVAB Inter a tenue les béninois en haleine. Presque dans la même période, de l’autre côté de Zogbadjè derrière le Campus d’Abomey-Calavi, l’Espace Mayton Promo, grouillait de monde chaque samedi soir, depuis Août à Octobre, avec des prestations en live et en acoustique, qui révélaient les talents de demain, tout ceci couronné de l’hommage aux artistes béninois confirmés, de leur vivant. Il faudra aussi compter en 2014, avec la Coupe d’Afrique de Musique (Cafrim) de Mathieu Vitoffodji, compétition remportée par la togolaise Moon Love au Hall des Arts à Cotonou. Le Consultant en musique, directeur du Bureau Export de la Musique Africaine (BEMA), promoteur du festival Africa Fête Itinérant, Eric Gbèha, tenait aussi son événement. L’étape de Cotonou aura rassemblé de grands noms de la musique du Continent et des talents émergents, pour des concerts inédits. Toute chose qui a mis Cotonou sous les projecteurs pendants toute la durée du festival. Nous n’allons pas omettre, les exploits de notre Ballet National, emmené par Marcel Zounnon, qui aura en 2014, émerveillé les peuples européens. La constitution du Théâtre National avec des acteurs reconnus pour leur talent, mais aussi, le Happy Chinese New Year, qui de janvier à mars 2014, se déroulait sous la direction de Baï Guangming, directeur du Centre culturel chinois du Bénin. Voilà en condensé, le Bénin culturel en 2014. D’autres événements non moins importants se sont déroulés et ont contribué à la visibilité de la culture béninoise.

Réalisation Patrick Hervé YOBODE
  



Noël pour nos enfants 2014

800 enfants attendus, finalement plus de 1000 récompensés par Obed Couton

(Peggy Holofodo et Ornéla Couton sacrés Mister et Miss NPE 2014)

Le jeudi 25 décembre 2014, à la place des fêtes Kayécha de Womey, se déroulait la 4ème édition de la Noël pour nos enfants (NPE). L’initiative de Couton Obed, qui va sans cesse grandissant a reçu cette année le soutien physique de plusieurs personnalités politico-administratives, qui étaient là pour rehausser l’éclat de la fête avec les bouts de choux. Parlant des enfants, le Père Noël Obed Couton, a plutôt distribué plus de 1000 cadeaux, contrairement aux huit cents enfants qui s’étaient régulièrement inscris.


C’était de la joie partout à Womey et environs ce 25 décembre, car cette localité n’allait pas rester en marge de la célébration de la fête de la Nativité. Occasion combien importante pour les adultes de combler les enfants de présents de toutes sortes, histoire de leur mettre la joie au cœur. Si d’autres organisateurs de moments de réjouissances en cette période comptent sur l’apport des parents pour ce qui est des cadeaux à distribuer aux bouts de choux, Obed Couton, lui n’attend personne. Depuis 4 années déjà, il tient le pari de l’organisation de la Noël pour nos enfants, dans Womey, une localité aussi vaste que peuplée, comme Akpakpa. Soutenu seulement par Gustave Espoir Quénum, parrain depuis toujours, les deux opérateurs économiques ont encore mis la joie au cœur des tous petits, mais cette fois-ci en frappant très fort. Dédiée aux enfants issus de parents vraiment démunis de cette partie du Bénin, la Noël pour nos enfants est devenue un rendez-vous de taille qui concentre toutes les attentions. Avec un peu plus de quatre cent cinquante (450) enfants en 2013, la Noël pour nos enfants a connu un grand boom cette année avec huit cents (800) enfants enregistrés, mais plus de mille (1000) récompensés à l’arrivée. Une édition qui a connu aussi la participation de plusieurs artistes venus soutenir l’homme qui n’hésite pas à les soutenir. 2014, n’aura également pas échappé à la traditionnelle élection de la Miss et du Mister Noël pour nos enfants. Et pour cette année, c’est Fèmi Ornéla Couton, qui sera sacrée Miss avec Peggy Holofodo comme Mister. Ils ont respectivement pour dauphines et dauphins, Axelle Houguiavi et Germaine Lagnidé et Exaucé Agassounon et Geff Koty.

Quelques autorités réagissent à la fin de cette édition

Thomasia Koudouvo : Vraiment mes impressions sont tellement bonnes. Obed Couton fait cet exercice depuis 4 ans et on ne peut que le remercier. Il fait trop pour les enfants toutes classes sociales confondues dans ce pays. Qu’il en soit bénit. Obed est un homme spécial qui est très amoureux des enfants. Le Seigneur nous gardera et que des personnes de bonne volonté l’accompagnent pour que la 5ème  édition soit plus immense que ça.

Gustave Espoir Quénum : Depuis plus de trois ans, je suis le parrain de l’événement organisé par Couton. Les saintes écritures l’ont dit: « Partout où les enfants sont en joie, Dieu est la » et Jésus avait demandé de laisser les enfants venir à lui. Rassembler les enfants  pour leur partager  des cadeaux pour se rappeler de la naissance de Jésus c’est donner de la joie aux enfants, et l’adulte qui fait cela reçoit d’abondante grâce et bénédiction de la part de Dieu. Mes impressions sont bien évidement celles de joie et de fierté. Chaque année le nombre augmente. Vraiment puisse Dieu accompagner le promoteur Obed Couton qui a un cœur d’amour pour les enfants.

Pierre Gbégnon : Obed  Couton est un ami intime qui nourrit un grand amour pour les enfants et donc je ne peux que le soutenir. C’est pour cette raison que je suis à ce rendez-vous. Cette année particulièrement le nombre a augmenté et la joie est très grande. J’exhorte les dirigeants de ce pays à le soutenir dans sa volonté.

Cadja-Dodo, CA  Godomey : Nous devons remercier Obed Couton pour tout ce qu’il fait pour les enfants à la fête de Noël. Il prend tous les enfants que ce soit de riches ou de pauvres pour leurs partager des cadeaux. Il travaille pour rehausser l’image de toute la communauté de Godomey et environs. Je ne peux donc que promettre de l’accompagner dans un co-parrainage pour l’édition 2015.

Roland kinhoun : Je suis dans le comité d’organisation. Je puis vous assurer que le travail n’est pas du tout facile, surtout que le nombre d’enfants augmente au galop. Mais, nous n’allons pas limiter le nombre comme le pensent déjà certains. J’ose croire que Dieu fera que les moyens seront là et quelques soit le nombre pour les éditions à venir, la fête sera toujours belle.

Un jury qui laisse à désirer

Et de 4 pour Obed Couton, Gustave Espoir Quénum et les bouts de choux de Womey et environs. C’était la Noël pour nos enfants édition 2014. Comme à l’accoutumée, un jury est composé des personnes choisies au hasard par l’organisateur principal qu’est René Dohou, et qui est chargé d’élire la Miss et le Mister. Si jusque là, ceux qui ont été choisis ont été à la hauteur prouvant leurs expériences dans le monde de la culture mais surtout de ces genres d’événements, cette année le public aura assisté au contraire. D’abord personnalité, artistes, journalistes et certains parents, ont remarqué ont départ que le jury composé n’avait pas d’expériences et donc ne cernait pas tout en matière d’une élection de Miss et de Mister, même s’il ne s’agit ici que des enfants. Il faut alors un minimum de pré requis pour prétendre à jouer un rôle de cette envergure. Cette année les membres du jury ont donc été choisis par affinité, justement par René Dohou, l’organisateur principal. Pour un homme qui passe déjà plus de trois décennies dans les arcanes de la culture et pétri d’expériences, on se demande comment il a pu tomber dans cette légèreté qui ne dit pas son nom. En plein passage des candidats, certains membres du jury inexpérimenté, se sont permis le vilain luxe de se lever pour aller répondre au téléphone, pendant que d’autres se concentraient plutôt sur comment les hôtesses distribuaient de la nourriture et des jus de fruit aux enfants, au lieu d’avoir toute leur attention sur les candidats qui défilaient devant eux. Même si les enfants qui ont été élus méritaient chacun sa place, d’aucun se demandent par quelle alchimie les membres du jury ont pu harmoniser leurs points pour en arriver là, car il y avait au moins deux qui n’ont rien suivi de la prestation de certains candidats. Vivement que cela soit corrigé les années à venir cette légèreté.

Patrick Hervé YOBODE




Cotonou Couleurs Jazz 3ème édition

Revenons sur quelques concerts inédits

L’acte 3 du festival qui mélange les tendances musicales de tous les coins du monde, avait droit de citer du jeudi 11 au dimanche 14 décembre derniers. Pour l’occasion, le festival Cotonou Couleurs Jazz prenait d’assaut le quartier qui a vu naître John Arcadius, l’un de ses organisateurs. Sikècodji et Cotonou auront donc vécu des moments inoubliables, avec des artistes de renommée internationale. Des instants d’intenses émotions transmises par des prestations d’artistes rompus à la tâche. Revenons ici sur la prestation de trois artistes qui comme les autres ont su endiabler le public.

Faty la merveille qui émerveille
Faty

Première artiste à ouvrir le bal des concerts, la béninoise Fatima Kouchékèho, alias Faty, a surpris son monde. Jeune artiste de la musique, celle à qui d’aucun donneront ici le titre d’artiste en herbe, a fait parler son talent, en apportant un démenti formel, quant à la place qui devrait normalement être la sienne, dans ce monde musical. Talent à l’état pur avec un timbre vocal hors du commun, Faty a donné un show époustouflant. De la chanson à la danse, de la voix aux jeux scéniques, elle a été tout simplement superbe. Sur un mélange exceptionnel des tendances musicales et accompagnée de grands instrumentistes, tel : Fiacre Ahidomèhou alias Fifi Fender à la guitare solo, Fagèm à la basse, Bonaventure Didolanvi à la percussion, Djimmy Béla à la Batterie et Emmanuel à la guitare, la fille d’Avrankou a fait danser l’autorité municipale, Léhady Soglo, le ministre de la culture et sa suite et tout Cotonou avec. Un concert live qui aura fait oublier d’autres artistes béninoises que tout le monde qualifiait ici d’étoile montante de la musique béninoise. Un live époustouflant qui n’est pas donné à tous les artistes béninois. Le public était en extase et ne s’en revenait pas au bout de seulement cinq (5) chansons exécutées par celle qu’on peut déjà surnommer la Diva de la musique béninoise. L’auteure, compositeur et interprète de ‘’Totchémègnon’’ a séduit les foules par sa prestation. Une vraie perle rare pour la musique béninoise qui peut avec elle espérer des lendemains meilleurs, car son talent titille déjà à cette étape de sa carrière les sommets. « Je trouve mon énergie dans le sourire des autres, sans le public je ne suis rien », avoue Faty, lorsqu’on lui demande d’où elle puise autant d’énergies. Edia Sophie, Vivi l’Internationale, Angélique Kidjo et Zéynab peuvent remercier le ciel d’avoir trouvé de leur vivant, cette perle rare qui sera pour elles, une relève de qualité irréprochable. Faty a donné la preuve que lorsqu’on prend son temps pour murir son projet, lorsqu’on cultive son talent, lorsqu’on travaille vraiment, c’est le bruit qui se charge des résultats. Pour la petite histoire, Fatima Kouchékèho a fait ses débuts dans la musique, dans la chorale de l’église catholique Notre Dame de Fatima de San-Pedro en Côte d’Ivoire. Après plusieurs autres chorales feront d’elle leur chanteuse principale. En 2006, elle rentre au Bénin et entame des collaborations avec plusieurs artistes dont, Zéynab, Sagbohan Danialou, Don Métok, Jah Baba, Wood Sound aussi bien en studio qu’en live. Depuis quelques années Faty tient le rôle de chanteuse principale de l’orchestre de la SOBEBRA.

Spaïcy l’haïtienne qui retrouvait la terre de ses ancêtres
Spaïcy

La canadienne originaire d’Haïti, l’une des grandes voix des musiques du monde, pour son premier voyage en Afrique a été saisie d’émotion. La raison est simple, c’est grâce à Cotonou Couleurs Jazz, à Silvana Moï Virchaux et à John Arcadius, que Spaïcy a foulé pour la première fois le sol de ses ancêtres. Descendante d’esclaves, elle connaissait l’histoire et savait que ses parents venaient d’Afrique et notamment du Bénin. C’est un voyage chargé de sensations et d’émotions qu’elle a effectué. Ses émotions et sensations, elle les a transmises au public via un concert inédit qu’elle a donné le samedi à Sikècodji. Dans un mélange des tendances, Soul et Afro Jazz sans oublier la Compa en bonne haïtienne, elle su transmettre à la foule des émotions. En français, comme en anglais et en créole, Spaïcy mélange talent et savoir faire pour communiquer avec son monde. Elle a su insuffler le rythme au public de Cotonou qui en liesse dansait sous ses mélodies envoutantes. Elle s’était montrée visiblement très heureuse d’être pour la première fois sur la terre de ses ancêtres. Bien que vivant au Canada, elle s’est engagée auprès de la jeunesse haïtienne qu’elle veut aider à travers plusieurs projets musicaux. Avec ‘’Intuition’’ son premier livre sonore parut en 2008 et un autre fait de Soul et d’Afro Jazz en 2012, son troisième opus paraitra au cours du premier trimestre de l’année 2015.                                                                           

Le phénoménal Lokua Kanza
Lokua Kanza

Voilà un artiste qui n’a de cesse d’émerveiller les publics du monde partout où il va. Cotonou Couleurs Jazz et la mégalopole béninoise, n’ont pas échappé à cette règle.  C’est un Lokua Kanza des grands jours comme c’est toujours le cas avec le natif de Kinshasa, que le public de Cotonou a découvert. Etant aussi au Bénin pour la première fois, il a réuni un public mixte composé de congolais, de béninois, de français, d’anglais, de togolais, de camerounais, etc. Sur la grande scène de Cotonou Couleurs Jazz, lorsqu’après le concert du groupe Viviola du Bénin, le directeur technique du festival annonça Lokua Kanza, même les barrières posées par le comité d’organisation pour empêcher ceux qui n’ont pas payer de suivre les concerts, n’a pas longtemps résisté. Très rapidement les populations de Cotonou, dans l’effervescence de découvrir la vedette congolaise, poussa les barrières. En quelques minutes, ses instrumentistes mettront en place le dispositif du grand Lokua. Toujours collé à sa guitare, il fait son apparition sur la scène sous un tonnerre d’ovation. Un concert de feu pouvait être lancé, par le phénoménal Lokua Kanza, qui pour un premier déplacement sur le Bénin, est venu avec tous ses musiciens, pour donner un show inoubliable. De temps en temps, le monument de la musique africaine décrochera des standings ovations et le public en chœur a repris ses titres cultes avec lui. Un concert fait d’un mélange de sonorités tirées des tréfonds des cultures africaines associées à des inspirations à la sauce occidentale. Un vrai citoyen du monde qui mélange les tendances dans différentes langues, que sont le français, l’anglais, le swahili, le kinyarrwanda et bien sûr le lingala. Pour celui qui, à  dix neuf (19) ans, dirigeait déjà le Ballet national du Congo à Kinshasa, la musique est toute sa vie. Avec une musique qui transcende les esprits, Lokua Kanza a fait voyager, le public à travers le monde jusqu’à Kinshasa-Matongué qui l’a vu naître. De ‘’Shadow’’ aux autres titres, il a fini par mettre ‘’du soleil dans les cœurs avec beaucoup de couleurs pour les âmes’’,  tout ceci sur Cotonou Couleurs Jazz. Pour celui qui voulait être à Cotonou, il y a très longtemps, c’est un bonheur, d’être là en famille. Il était accompagné par Paty Molesso, Cumbabélo, Shaguédir Rosine Bélinga, Philippe le français au son et sa fille ainée, Malaïka Lokua. Un concert que les cotonois, n’oublieront pas de sitôt.


Patrick Hervé YOBODE 

jeudi 11 décembre 2014

Tournée artistique sous régionale



Le projet Circuit Art’Mattend dépose ses valises au Bénin

Dans le cadre de sa tournée sous régionale, les deux spectacles « Le Tohu d’Après et la Grammaire du mensonge » ont séduit le public de l’Espace Mayton d’Abomey-Calavi au Bénin.

Des acteurs du Projet Circuit Art'Mattend sur scène

Une fois de plus le Projet Circuit Art’Mattend a respecté son cahier de charge en gardant la ligne  à travers ses deux spectacles sortis des résidences de création entièrement soutenues par les premiers responsables du projet eux- même. A l’Espace Mayton la réaction du public ne s’est pas fait attendre.  Quand l’on suit tous les tableaux présentés dans ''Le Tohu d’Après'', qui retrace la vie d’atelier d’art et de sculpture des jeunes au service de Mr Dubois, un expatrié perdu dans les méandres de l’Afrique. Venus du Togo, du Benin, du Mali, de la Côte D’Ivoire et du Burkina Faso, les comédiens ont su filer le tissu multicolore et artistique sous la houlette du grand metteur en scène Alougbine Dine du Bénin assisté du Burkinabè Vincent Bazie. ''Le Tohu d’Après'', est un texte du togolais Alexandre Mondé. Ces jeunes comédiens présents comme jamais sur scène, se la joue la vie de famille normalement constituée, déchiré dans son évolution par l’incompréhension et le désarroi.  Aussi  agressifs que brouillant, si calme et doux à la fois, ces personnages de Gnébror, de Tchink, de Maxime, de Tiffany et de Marie ont été porté par Edem Momdjro du Togo, Laourou Koudoussou du Bénin, Raoul Kétéwili du Togo, Honorine Diama du Mali et Kodjovi-Numado Séli  A. Novignon du Togo. Presqu’une révolution artistique et théâtrale dans la manipulation des accessoires de scène et la diligence des lumières et les sons ; qui accompagnent les deux spectacles. Et ''le Tohu d’Après'' et la ''Grammaire du Mensonge'' suivent le chemin triangulaire tracé par le projet.  ''La grammaire du mensonge'' présenté par les haïtiens avec une mise en scène de Dieuvela Etienne, distribution ; Moutiatita Chérie, Fleurissaint James, Billy Désir et Fabienne Emile dénonce, la trahison et la déception dans une vie de couple, femme abandonnée. Jérôme et Madame Diogo dans la ville de Botomey deux personnages clés du texte de Jean Paul Tooh-Tooh du Bénin. Après Badagry au Nigéria, à Abidjan et Adzopé, festival Riac en Côte d’ivoire et maintenant au Bénin, justement à l’occasion de la douzième édition du plus grand festival de théâtre en Afrique, FITHEB. En attendant de reprendre la route vers le Ghana et le point de chute le Togo (Blitta et Togo ville), rappelons que le Projet Circuit Art’Mattend, c’est avec la contribution financière de l’Union Européenne et le concours du Groupe des Etats ACP.


Patrick Hervé YOBODE

Richard Kindomissi à propos de son 1er film qui sort demain



''J'invite tout le monde à la maison du peuple d'Agla pour une partie de fou rire''

Après une trentaine d'années dans l'ombre des autres à travers la participation à plusieurs téléfilms béninois, Richard Kindomissi, entame sa propre carrière d'acteur et de réalisateur. Ayant travaillé depuis son enfance avec des grands noms du théâtre populaire et de la comédie, il se signale avec un premier film, qui dénonce plusieurs tares des mondains que nous sommes. ''Mi Ké Allélluia'', un film riche en suspens et en conseil pour les hommes, est un



Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je m’appelle Richard Kindomissi. Je suis un artiste comédien parce que je fais rire souvent la population. Comme formation professionnelle je suis peintre bâtiment. Je suis également un conducteur de poids lourd.

Une brève genèse de votre carrière d’artiste comédien ?

J’ai commencé cette carrière voici bientôt une trentaine d'années déjà. Mes débuts dans cette profession remonte à l’âge de 9 ans où j'ai intégré le Cercle artistique et culturel « les très fâchés du Bénin ». C’est à Victorien Azondoté alias Vazo que je dois des remerciements parce que c’est lui qui m’a inscrit dans cette compagnie qui tenait à l’époque, ses répétitions à Jéricho.

Vous avez produit, un film qui sera lancé demain. Parlez-nous-en.

Ce film est intitulé « Mi ké Alléluia ». Pourquoi ce nom au film ? Il y a un proverbe de chez nous qui dit que « c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle. » Mon père qui m’a mis au monde, est Christianisme céleste, c'est donc dans cette confession religieuse que j'ai vu le jour. Mais à travers mes différentes prestations, beaucoup de personnes se disent que je ne suis plus dans le christianisme céleste. Je voudrais rassurer la population que je n’ai pas changée de religion. C’est pour cette raison que mon premier film est consacré au christianisme céleste. A travers ce film en deux volets, la première partie véhicule des messages liés à la médisance, la calomnie, la jalousie à outrance, etc. La seconde partie sera disponible s'il plait à Dieu le premier trimestre de l'année 2015. Sur le même Cd, il y a un autre film intitulé « Oh les femmes », pour dénoncer un peu les tares de nos femmes. C’est pour dire que dans la vie, c’est ce que l’on sème qu’on récolte.

La sortie du film est prévue pour quand ?

Mon film sera lancé le samedi 13 décembre prochain à la maison du peuple d’Agla à partir de 15h.

Vous avez connu des difficultés avant l’aboutissement de ce projet ? Parlez-nous-en.

En premier lieu je vais remercier Romain Adohouannon alias Balle au pied.  La seconde personne que je vais également remercier est Gérosine Movis. Je remercie maître DAO et Hounnon Adankanlin, Dah Logbé, Obed Couton qui m’ont tous soutenu. Parce que si tu as un projet à réaliser sur le christianisme et tu penses que c’est seulement aux chrétiens que tu vas t’adresser pour trouver un soutien tu seras en retard, tu n’aura pas gain de cause. Car tous ces pasteurs et hommes de Dieu auxquels je me suis adressé, aucun d'un n'a répondu favorablement. Donc j’exhorte les chrétiens ces pseudos hommes de Dieu, à une relecture de la Bible et de la mise en pratique effective de ses recommandations. Et je prie Dieu d’apporter davantage sa grâce sur ses Hounnons qui ont accepté accompagner cette initiative, qui pourtant ne défend pas leurs intérêts.

Des artistes ou d’autres comédiens seront de la partie ?

Sur l’événement, deux   compagnies de théâtre seront présents. Plusieurs artistes seront également de la partie notamment Allèvi, Zomandokokpon, Mel Vital, Sèwlan, Zokpon et beaucoup d’autres encore.

Votre appel à l’endroit du public ?

Mon message à l’endroit de la population sera de demander son soutien. Je suis dans cette carrière depuis plus de trente ans et c’est pour la première fois que je veux lancer mon premier film. J’ai l’habitude de m’afficher aux côtés d’autres personnes.  Donc, que les béninois viennent   massivement à ce lancement. Je vous remercie.

Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE

Cotonou couleurs Jazz 3ème édition



Le comité d’organisation fait le point à quelques heures du démarrage

La salle Kaba de l’Hôtel Azalaï de la plage a abrité dans la matinée de ce mardi, une conférence de presse. Il était question pour Silvana Moï Virchaux et John Arcadius de faire le point de l’organisation à moins de 48 heures du lancement du festival. Une conférence de presse qui a connu la présence de tous les artistes, locaux ou internationaux annoncés a sur le festival.

 
Le présidium à la conférence de presse
Tout est fin prêt, la troisième édition du festival qui mélange les genres et les tendances musicales du monde et ayant le jazz en partage, s’annonce. Après un point de presse pour l’annonce, les organisateurs étaient encore devant les médias pour faire le point de l’arrivée des artistes internationaux et de l’organisation pratique. Au présidium, plusieurs partenaires dont l’Institut français, la Mairie de Cotonou, l’organisateur du festival Kalétas, mais également Silvana et John, sans oublier Norberka, Zap Mama, Tatiana Carmine et Paolo Pellizzari. Le festival de musique le plus attendu désormais dans la sous région, prendra son envol, le jeudi 11 décembre par un géant carnaval des Kalétas, Zangbéto et Kpodjiguèguè (danseurs masqués sur des châssis), venus de Ouidah et qui prendront d’assaut les rues de Cotonou. Et puis ils sont tous là, les artistes internationaux programmés sur Cotonou Couleurs Jazz 2014. Zap Mama, Titi Robin, Placide Dagnon, Suidi’s, Spaïcy, Band of Hippies et Lokua Kanza ajoutés aux artistes locaux. Connaissant Silvana et John, pour leur flair à bien peaufiner les choses, rien n’est laissé au hasard et il n’y aura pas de ratées, qui puissent mettre à mal la 3ème édition du festival. La place du Bicentenaire au quartier Sikècodji, quartier qui a vu naître John Arcadius vibrera aux sons et couleurs du Jazz. Plusieurs ateliers de formation sont annoncés. Il y aura, l’atelier techniques vocales et scéniques animé par Zap Mama, Live photo Jazz, par Paolo Pellizzari, régie son et lumière, animé par Jacob Bamogo, atelier Art plastique animé par Tatiana Carmine, sans oublier la rencontre musicale entre le groupe Suidi’s et des artistes béninois ainsi que la rencontre « A bâtons rompus » avec Lokua Kanza. Pour Sylvain Treuil, directeur de l’Institut français du Bénin, Cotonou, mérite un festival, Cotonou, a trouvé Cotonou Couleurs Jazz et il urge que les autorités à divers niveaux se l’approprie, afin que ce festival perdure dans le temps. Silvana et John quant à eux ont le souci de doter le Bénin et Cotonou, d’un grand festival comme c’est le cas de Bamako, de Dakar, etc. Pour cette année, l’art plastique s’invite sur le festival, à travers le portrait de chaque artiste participant réalisé par la peintre Tatiana Carmine. Sur la troisième édition deux scènes sont prévues, dont une grande et une petite et c’est la grande scène de 2013, qui devient petite scène en 2014. C’est dire que Cotonou Couleurs Jazz, promet encore d’autres surprises.

Patrick Hervé YOBODE