jeudi 26 mars 2015

Lancement de son 5ème opus au Hall des Arts

L’album qui confirme la maturité artistique de Lèvodjo Star

Le dimanche 22 mars dernier, le théâtre de verdure du Hall des arts, loisirs et sports de Cotonou, abritait une cérémonie de lancement. Devant un public qui a massivement a fait le déplacement et des mécènes connus du monde du showbiz béninois, Lèvodjo Star de son vrai nom William Gansè, procédait à la mise sur le marché des disques de son cinquième livre sonore. Un opus de haute facture qui confirme tout le bien qui se disait de l’artiste.

Un album de dix (10) titres, avec des messages poignants aussi bien au public et consommateurs de la bonne musique, qu’aux artistes béninois, voilà de quoi est fait le cinquième bébé musical de Lèvodjo Star. Un album qu’il a mis sur le marché des disques ce dimanche 22 mars au théâtre de verdure du Hall des arts, loisirs et sports de Cotonou. Baptisé ‘’Les Jaloux Anonyigodin’’, cet opus de dix titres est celui de la confirmation de la maturité artistique de Lèvodjo Star. Toutes ces années passées dans les arcanes de la culture ont conféré à l’homme des expériences qu’il a su traduire à travers une œuvre de standing international.
Lèvodjo Star
Il a voulu donner ce titre à son œuvre pour dénoncer, le comportement de certains, qui, lorsqu’ils ne peuvent pas parvenir à votre hauteur, lorqu’ils ont perdu tout espoir d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, ne trouvent autres moyens que de médire, de vilipender, de salir, de réduire à néant, celui qui avance et qui ne se soucie même pas d’eux. Ils ont tous les mots nécessaires, pour vous dénigrer, pour faire savoir que ce que tout le monde qualifie, n’est que zéro. Une cérémonie de lancement qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale, avec la présence massive du public et des mécènes. Entre autres titres, on peut déguster sur cet opus de Lèvodjo Star : ‘’Anonyigodin’’ qui sensibilise les jaloux. ‘’Azé do Houé’’ qui interpelle ceux qui ont fuit leur village et qui prétendent que les membres de la famille qui y sont restés, ne font que du mal. ‘’Fidjin Mi Nonnon’’, qui est un message que Lèvodjo adresse à ses pairs artistes, qui sans débouchés embrasse la carrière artistique croyant y trouver un oasis de bonheur. Ce sont généralement ceux là qui émettent des œuvres décriées et qui n’honnorent pas la musique et la culture béninoises. ‘’Bon anniversaire’’ ; ‘’Beauté Africa’’ pour louer la beauté de la femme africaine, sans oublier bien sûr les hommes. ‘’Yiyi wèdo Zodouwé’’ ; ‘’Mido gbé Kpo’’le featuring qu’il a réalisé avec Riss Cool avant que ce dernier ne passe de vie à trépas. ‘’Hominsissin’’ son titre culte, dont il a bien voulu retravailler et qui figure aussi sur cet album en version remix. Un album que les mélomanes et autres artistes ont écouté déjà avec attention et depuis le mardi dernier, Lèvodjo Star ne fait que recevoir des messages d’encouragement de parts et d’autres. ‘’Les Jaloux Anonyigodin’’, un album à consommer sans modération. Vivement que les muses de la chanson l’inspire davantage afin qu’il comble ses fans et le public des œuvres de qualité.



Patrick Hervé YOBODE

mercredi 25 mars 2015

Bénin : Festival International de Musique du Bénin (FIMUB)

Boni Yayi reçoit une lettre qui prédit la catastrophe culturelle de l’année 

Au Bénin,  un  événement à la taille du Fitheb vient d’être créé.  Il s’agit du Festival International  de Musique du Bénin (FIMUB) qui se déroulera, selon les informations,   du 29 avril au 03 mai 2015.  Sentant un dégât culturel  et financier en gestation,  au regard de la précipitation observée autour de l’initiative, le musicologue – Artiste Musicien Marcel Padey, a adressé, le 16 mars dernier une lettre au Président de la République, Dr Thomas Boni Yayi. Dans sa correspondance, il  a  prié le Chef d’Etat à rallonger l’exécution de ce projet d’un an au moins.
Lisez la lettre 

Excellence,
Mon devoir m’interpelle sur une action que le monde entier mettra sur votre responsabilité ; je n’ai jamais mis en doute votre souci de conduire notre patrie commune le Bénin sur la voie de la prospérité. Je dois reconnaître, à un an de la fin de votre mandat, que votre politique culturelle malgré votre volonté, ne répond pas, et pour beaucoup, aux attentes internes et extérieures ; non pas que vous n’avez pas fait ce qu’il faut, mais tout simplement que vos collaborateurs en la matière sont limités dans la réflexion objective qui doit traduire de façon concrète le rêve culturel que vous nourrissez pour le Bénin dans le concert des NATIONS. Vous savez bien, Monsieur le Président de la République, en votre qualité d’économiste, qu’aucun investissement rentable ne peut se faire sur un terreau de mauvaise qualité, et c’est sans doute justement pour cela que vous avez prudemment mis un petit milliard à la disposition du fonds d’aide à la culture, et Dieu seul sait ce que ce fonds a apporté à la création artistique et culturelle  du pays de façon tangible. La bonne raison, vous avez eu le temps d’avoir la confirmation de votre opinion sur ce secteur : improductif. Excellence, comme le chante l’artiste, la musique, c’est toute ma vie ; mon devoir c’est de la mettre au service de mon pays, ce que j’ai toujours fait, et le ferai encore jusqu’à mon dernier souffle. Si je sors de mon silence, c’est que nous sommes à un point où faut dire objectivement les choses, afin que demain, l’on ne dise pas où sont passées les têtes pensantes de la problématique culturelle  du Bénin, et c’est pourquoi j’ai pris l’initiative de vous interpeller publiquement sur un projet, dont l’exécution imminente, quoique l’on dise, portera votre signature.
                     Marcel Padey Musicologue – Artiste Musicien
Que notre pays ait son festival international de musique, rien de plus noble, mais qu’il soit mis en œuvre pour être  exécuté au cours du prochain trimestre de l’année en cours, c’est encore mettre davantage en péril un secteur culturel de notre pays qui est depuis des lustres mal en point. Oui, Monsieur le Président de la République, c’est dans la publication de notre quotidien La Nation, n° 6192 du vendredi 6 Mars 2015 que j’apprends le drame culturel qui va se jouer. Aucun investisseur sérieux, aucun producteur sérieux, aucun artiste sérieux, ne peut accepter de participer à un festival international qui s’organise dans un pareil délai.
Je concède que le Ministre de la Culture mette ce projet à son actif, mais je dois reconnaître sa naïveté en la matière : ils travaillent avec des personnes qui font économie de vérité et de bonne foi.
Si le projet est inscrit au programme des activités gouvernementales de l’année en cours, tous les vaillants artistes du Bénin vous seront éternellement reconnaissants de bien vouloir reporter son exécution au moins d’un an. Vous pouvez, Monsieur le Président de la République, consulter des experts internationaux sur la question. Dans l’espoir que ce signal trouve un écho favorable auprès de votre auguste personne, je vous prie de recevoir, Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes salutations patriotiques.

Fait à Cotonou le 16 Mars 2016

Marcel Padey

Musicologue – Artiste Musicien


Source:Agence Dekart 

jeudi 19 mars 2015

Valeurs d’Ici au Temple de Hounnongan Amankpo

Azé-Mando Awa continue ses prouesses face à la sorcellerie

(Encore deux petites filles qui viennent d’être débarrassées de cette force maléfique)

On ne le dira jamais assez, la sorcellerie est une force maléfique d’une puissance de destruction hors de commun. Une seule personne détentrice de cette science dans une famille et toute cette famille est vouée aux malheurs, aux échecs de toutes sortes et sur tous les plans. De nos jours la perte des valeurs, est devenue légion dans tous les domaines, cette force maléfique est distribuée comme de petits pains et à tous les enfants, même les nouveaux-nés portent la sorcellerie depuis les entrailles de leurs mères. Fort heureusement, il y a des personnes que Dieu à choisi, qu’il a consacré  et que les mânes de nos ancêtres ont béni, pour faire face à ceux qui utilisent cette science en mal. Ces personnes sont donc dotées de toutes les puissances et savent les feuilles qui entre lice quand il s’agit de contrer la sorcellerie qui pourtant peut être utilisée à d’autres fins pour le développement d’une nation voire d’un Continent. Parmi ce lot de dignitaires des valeurs endogènes du Bénin, un jeune que vous connaissez déjà. Hounnongan Dannon Amankpo Azé-Mando Awa, très futé et doté de puissances incommensurables dans le domaine, il est imperturbable face à toutes les formes de sorcellerie. Le voici qui vient encore de frapper très fort en arrachant cette science devenue une force maléfique  à deux petites filles d’une même famille, qui n’ont que 6 et 9 ans. Votre Rubrique a assisté à cette séance de délivrance hors du commun et tient à partager avec vous les moments vécus.

 La sorcellerie de nos jours, qui peut l’avoir

Il n’est plus qu’un secret de polichinelle aujourd’hui que les valeurs sur lesquelles la société africaine et particulièrement celle dahoméenne étaient basées, sont entrain d’être bafouées. Aujourd’hui même au sein des ménages, les parents ont fuit leurs responsabilités parentales au profit d’autres valeurs venues d’autres horizons. Du coup on assiste à toutes les déviances et toute la classe juvénile, livrée à elle-même tombe dans certains travers qui ne disent pas leur nom. Aujourd’hui aussi la sorcellerie est devenue un sujet sans tabou et notamment des bonbons et des petits pains que se distribuent aux enfants de tout âge. Il est fréquent de nos jours d’entendre des enfants tenir des propos que même des adultes ne pourront prononcer, s’ils ne comptaient sur une certaine puissance. Cette science qu’on pouvait utiliser à bon escient et qui est devenue aujourd’hui  une véritable force du mal, fait d’énormes dégâts dans les foyers et les familles sur toute l’étendue de notre territoire. Heureusement qu’il y a un antidote à tout. Même si aujourd’hui il y a des dignitaires qui ne maîtrisant pas les contours de la sorcellerie, disent du n’importe quoi, ceux qui ont reçu la puissance pour contrer cette force maléfique continue de se battre au quotidien pour, la paix dans les familles. Donc aujourd’hui cette science qui était l’apanage des personnes du troisième âge, au temps de nos ancêtres, est devenue une chose à la portée de tout le monde et notamment des enfants. Ce qui justifie la perte des valeurs dont nous faisions allusions plus haut.
Hounnongan Dannon Amnkpo Azé-Mando Awa, le félin qui sème la débandade dans le rang des sorciers

La lutte implacable contre les sorciers et la sorcellerie

De nos jours ils ne sont pas très nombreux, ces dignitaires qui osent parler à visage découvert de la sorcellerie. La plus part se contentant de s’entendre avec les sorciers en leur livrant des dons en contrepartie des âmes attachées, il n’y a qu’un seul qui a décidé de mener une lutte farouche contre la sorcellerie et les sorciers. Il s’agit de Hounnongan Dannon Amankpo Azé-Mando Awa. Très jeune mais doté d’une puissance immense, il n’hésite pas sur les antennes des radios, à son temple et partout où il a l’occasion de crier son haro sur les sorciers et la sorcellerie. Il ne négocie pas et ne fait aucun cadeau aux sorciers. En bon animal de combat et un félin redoutable, il leur arrache leurs proies avec autorité. La seule évocation de son nom Azé-Mando Awa est source de panique générale dans le rang des sorciers. Et cette puissance, il la tient de sa grand-mère paternelle qui, il y a à peine deux semaines, venait de lui livrer la dernière force en elle. Cette vieille dame de 122 ans aujourd’hui, clame haut et fort, qu’elle rendra l’âme à 145 ans. Une vraie bibliothèque, qui avant de se consumer à trouver un bibliothécaire capable de conserver intacte, toutes ses connaissances emmagasinées.  C’est donc lui, Hounnongan Dannon Amankpo Azé-Mando Awa, qui est le seul aujourd’hui qui ose affronter les sorciers. Il les défie et prend le dessus partout où il va sans tambours ni trompettes.

Comment arrive-t-il à arracher la sorcellerie aux sorciers ?

Il a pour habitude de dire « Si on ne connait pas les secrets d’une science, on ne s’y aventure pas, et on ne profère pas des paroles vaines ». Pour lui dans la médecine moderne, il y a plusieurs branches, on a des gynécologues, des pédiatres, médecins généralistes, des sages femmes accoucheuses, etc. c’est donc pareil en matière de médecine traditionnelle et surtout sur le plan des plantes. Hounnongan Dannon Amankpo Azé-Mando Awa, imperturbable, il ne tolère pas le faut. Il n’hésite pas à dire haut et fort, qu’on peut lutter contre la sorcellerie et la vaincre. Pour lui on peut bien arracher la sorcellerie aux sorciers et par conséquent, il invite ceux qui ne maîtrisent pas cette force de se taire et de cesser de mentir aux populations. « La sorcellerie est une puissance, un esprit et des feuilles, toute chose que Dieu a donné aux humains pour faire le bien. A une certaine époque, c’était une force de bien, mais aujourd’hui on utilise la sorcellerie pour faire le mal », dixit Azé-Mando Awa. Il poursuit en disant : « heureusement que Dieu en créant son monde avait tout prévu, le bon et le mauvais, le jour et la nuit, la maladie et le remède. Donc la sorcellerie étant une connaissance basée sur les feuilles, Dieu a également donné d’autres feuilles qui nous permettent de venir à bout de la force maléfique et de l’arracher de façon définitive à ces détenteurs ». Il se base sur les connaissances à lui livrées par sa grand-mère paternelle et sur ses recherches personnelles pour arracher la sorcellerie aux sorciers. En somme un processus simple, fait de prières, d’invocations, de paroles incantatoires et des rituels dans la brousse et au bord d’un fleuve, tout ceci avec des rameaux attachés à la taille des sorciers et puis le tour est joué. Ces derniers ne pourront plus jamais voyager la nuit, pour faire du mal et nuire à leurs prochains.

La dernière en date
Les deux petites filles exorcisées

Le mercredi 11 mars dernier à son temple sis à Womey Soglongon, il a encore frappé fort en délivrant deux petites des griffes de cette force maléfique. Il s’agit d’Anastasie Houénafa et Nicka Avléssi ; deux petites filles qui ont respectivement 09 ans et 6 ans, issues d’un même parent et qui en deux petits mois sont devenues de véritables saigneurs de la nuit. Là-bas sur la base des sorciers, se sont ces petites âmes qui égorgent et qui elles mêmes ont déjà livré quatre (04) personnes en si peut de temps. Vivant à Pobè, elles ont hérité de la sorcellerie par l’entremise d’une dame nommée maman Jean, leur grand-mère. La première a consommé la force maléfique par une noix de palme, tandis que la seconde a hérité du mal, par un plat de riz. Heureusement que leurs parents s’en sont rendus compte à temps. Conduites chez Hounnongan Dannon Amankpo Azé-Mando Awa, elles ont subi les rituels. Lorsqu’on les questionne à la fin pour savoir, si elles peuvent encore se transformer et s’envoler, la réponse est systématiquement : « non, Azé-Mando Awa a tué la puissance en nous, en nous arrachant cette force ». Ces deux petites filles délivrées, porte à plus d’une dizaine de mille de sorciers délivrés en moins de vingt (20) ans de pratique par Azé-Mando Awa. Un exploit pareil dans la famille Adjovi à Ouidah, lui a valu un don d’une parcelle. Nous reviendrons sur cette prouesse.

Pour tous vos soucis, retrouvez-le à Womey Soglogon devant l’EPP Gbèman 1 ou appelez-le 94 853 790/98 457 566

Réalisation Patrick Hervé YOBODE


mercredi 18 mars 2015

Les Coulisses du Showbiz accueille Ben Sabas à propos de son film en cours de réalisation

« Nous sommes là pour rendre le 7ème art béninois plus vendable et plus représentatif », dixit Sabas Loko

Votre nouvelle Rubrique ‘’Les Coulisses du Showbiz’’ qui aura droit de citer tous les jeudis en quinzaine et ceci chaque mois, prend son envol. Pour son acte 1, c’est le monde de la cinématographie et plus particulièrement un digne fils du Bénin, qui pendant des années a excellé dans le 7ème art en Côte d’Ivoire, qui fait la Une. En effet, depuis un an déjà, le père fondateur de la compagnie de théâtre et de cinéma, le plus ancien du Bénin, est au bercail. Sabas Loko alias Ben Sabas, est revenu au pays pour corriger un certains nombres de choses dans le secteur culturel, notamment dans la musique et le 7ème art. Pour amorcer son processus de révolution dans la maison culture, il tient un film, mais là un vrai film qui rivalisera avec les œuvres de plusieurs pays dans le monde. Fidèle à ses habitudes, il a complètement opté pour la rupture d’avec ce qui se faisait ici, pour lancer une vraie cinématographie, celle dont le Bénin a urgemment besoin. C’est donc lui qui à travers une interview nous parle de ses ambitions pour la culture béninoise.

Après plus de deux décennies d’absence, vous présentez à vos compatriotes ne serait pas un exercice trop compliqué ?

Non du tout pas, je suis Sabas Loko, alias Ben Sabas, artiste, comédien, cinéaste, opérateur économique. Je suis béninois de père et de mère, j’ai vu le jour à Cotonou, c’est dans cette ville que j’ai fait toutes mes études. Cela fera bientôt plus d’une vingtaine d’années que je suis basé à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Vous êtes là depuis un bon moment déjà, comment voyez-vous le paysage culturel de votre pays le Bénin ?

Je ne suis pas revenu pour critiquer le monde culturel béninois, mais je vois qu’il y a encore beaucoup à faire. Il y a tellement à faire que j’ai dû solliciter un haut responsable de ATC Afrique en la personne de Guéï Appolos, pour qu’ensemble, nous puissions travailler la main dans la main, histoire de redorer le blason de certains pans de la culture béninoise. Nous allons rendre plus représentatif et plus vendable, non seulement la musique béninois, mais le 7ème art du pays qui peine à décoller. Nous allons aussi donner le coup de pousse nécessaire aux artistes, afin que leurs œuvres soient de qualité pour pouvoir facilement traverser les frontières nationales. Enfin permettre aux artistes de sortir du pays, pour aller prendre part à de grands festivals pour découvrir d’autres réalités.
Ben Sabas

Beaucoup vous connaissaient ici comme le fondateur de la troupe de théâtre ‘’ Les Très Fâchés du Bénin’’, qui a disparu il y a quelques années, alors votre retour annonce-t-il la refondation de cette compagnie, qui avait fait du chemin ?  

Effectivement, il y a très longtemps que j’ai créé la troupe ‘’Les Très Fâchés du Bénin’’. C’était juste après ma sortie du Centre d’initiation des arts et de la culture Cifac de Panthère Noire. Cette troupe a beaucoup contribué au rayonnement de la culture béninoise, mais quelques années après mon départ, je n’entendais plus parler d’elle. Pendant toutes ces années, j’ai eu très mal au cœur. Donc mon retour au bercail annonce forcément de grandes actions de promotion de la culture de mon pays. Il s’agira pour moi d’entrée, de procéder au lancement de mon album à moi-même, parce qu’étant aussi producteur, j’ai voulu déposer ma valise dans la musique pour m’exprimer et prouver mon côté multidimensionnel. Je vais aussi reprendre la troupe, la relancer et pour ce faire, j’ai fait venir des acteurs du cinéma ivoirien, qui ensemble avec des béninois, joueront dans un film d’intégration africaine qui est en cours de réalisation. Donc je profiterai de ce film pour redonner vie aux Très Fâchés du Bénin.

Avant de revenir sur le film, dites-nous tout sur votre album ?

Ok cet album est intitulé ‘’La vérité acte 1’’. Ce titre parce que ce sont des faits que moi-même j’ai vécu, j’ai traversé des situations et je sais que beaucoup ont vécu plus pis que moi. Donc j’ai été inspiré et j’ai composé des chansons sur ces thèmes. Et donc j’ai voulu transmettre un message au peuple, partagé avec eux ces moments d’émotions. C’est donc un maxi single de 4 titres qui sort pendant les vacances et j’espère que les béninois vont beaucoup apprécier.

Le film dont vous parliez tout à l’heure, faites-nous en le décryptage ?

C’est un film de satire social et de tragédie, qui est dénudé de toute comédie et qui est intitulé ’’Mon Foyer !!! Ma Foi’’. Juste pour dire que la foi a permis de sauver le foyer qui tanguait, qui chavirait. C’est un mélange des actes, des faits sociaux, spirituels et tragiques. Un film qui m’a été dicté par Dieu, parce que j’ai écrit le scénario en moins de deux semaines. Un film a rebondissement qui a déjà reçu le parrainage du consul de la Côte d’Ivoire au Bénin, M. Loko, de Rabbi Avocan, de Académie Photo vidéo et bien sûr moi-même.

Est-ce un court ou long métrage ?

C’est un long métrage, un feuilleton, dont l’article zéro sera mis sur le marché pour lancer les choses. Ce sera un feuilleton de 35 épisodes pour lequel nous sommes en pourparlers déjà avec, les autorités de l’ORTB, pour avoir un espace pour sa diffusion. En somme, un feuilleton qui va beaucoup enseigner sur les maux qui minent les foyers de nos jours.

Vous êtes promoteur d’un festival de musique gospel, dites-nous que devient le Fera ?

Merci pour la question. C’était le premier de mes multiples actions à mon retour. J’avais annoncé à travers une conférence de presse la tenue de ce festival qui devient Festival international de la restauration des âmes (Fiera). Mais sur le terrain, j’ai rencontré beaucoup de difficultés, des peaux de bananes par-ci de la méchanceté gratuite par là et tout ça me fait honte. Oui j’ai honte d’avoir dit non à la Côte d’Ivoire qui voulait de ce festival et qui était prête à mettre les moyens. Dans ce pays c’est le président Laurent Gbagbo même qui avait parrainé le festival des masques et danses traditionnelles d’Afrique que j’avais organisé, ici dans mon propre pays le ministère de la culture est incapable de parrainer un simple festival qui vise à primer les meilleurs chantres de Dieu en Afrique et à aider les malades et démunis. C’est pour moi inconcevable et à la limite une honte nationale. Somme toute le Fiera aura lieu en fin décembre 2015, sous fonds propre.

Selon vous que peut faire le ministère de la culture pour faciliter la tâche aux promoteurs culturels pour davantage de visibilité à la culture béninoise ?
Ben Sabas

Ecoutez le ver est dans le fruit et le poisson pourrit de la tête. Donc le problème a ses racines au sommet et quand la tête est pourrit, c’est souvent difficile d’espérer quoi que ce soit. Et ici il est très difficile aux promoteurs de la diaspora d’avoir place, tout est difficile, à cause d’une mafia qui s’est solidement installée. Imaginez que j’ai déposé le dossier du Fiera au fonds d’aide et on m’a appelé pour me dire qu’on ne peut pas financer mon projet, parce que c’est un festival de musique gospel. Je ne veux pas appeler le nom de celui qui me disait cela, parce que ça fait honte.

Un mot pour conclure ce premier numéro de votre Rubrique ?

Merci Patrick d’avoir initié cette rubrique qui fera du bien aux artistes toutes catégories confondues. Je remercie tous les béninois, le journal l’Informateur et tout son personnel. Je dirai pour finir que nous sommes revenus pour relancer les arts et la culture du Bénin. Merci à tous.


Réalisation Patrick Hervé YOBODE

lundi 16 mars 2015

Interview avec Eric Orphé Gnikpo,

‘’3 L Ifèdé est un gage de combat et traduit mon amour pour la culture béninoise’’


Acteur culturel engagé, il est un jeune pétri de talent et très dense dans les domaines des arts et de la culture. Connu pour son talent dans le théâtre, la danse et le cinéma, Eric Orphé Gnikpo s’est fait formé dans plusieurs hautes écoles des arts en France, comme l’école de théâtre Eponyme. Il a été recruté à l’école française Montaigne pour former les élèves dans plusieurs secteurs des arts et de la culture. Ici comme en France il aura partagé ses connaissances et ses expériences avec la jeune génération, pendant plus d’une dizaine d’années. Eric Orphé Gnikpo, très ambitieux et très pragmatique poussé par son amour pour la culture béninoise, vient de doter son pays d’un grand ensemble artistique et culturel dénommé 3 L Ifèdé. Depuis un peu moins de trois ans, cet ensemble fait son petit bonhomme de chemin. Dans cette interview, il nous parle de son absence, des 3 L Ifèdé et de quelques créations et finit par lancer un appel au Fond d’aide à la culture et aux mécènes pour donner vraiment corps à ses rêves.

Présentez-vous aux lecteurs du journal l’Informateur ?                                      

Eric Orphé Gnikpo, acteur culturel béninois. Fondateur du Complexe artistique et culturel 3 L Ifèdé.

Oui acteur culturel engagé, on vous a connu par le passé, mais à un moment donné, vous avez disparu des radars, du théâtre, du ballet. Qu’est-ce qui justifiait cette disparition ?

Vous savez que dans le domaine artistique, il y a plusieurs corps de métiers. Et moi je fais partie de ceux qui pensent que la formation est capitale. Donc mon gros souci à l’époque était de partager mes connaissances, je ne voulais pas être celui là qui donnait spectacle pour que les autres viennent voir. Je voulais libérer mes modestes expériences à la génération future. Ce qui a fait qu’à l’époque j’ai accepté un contrat suffisamment lourd que j’ai trouvé à l’école française Montaigne. Et comme on le dit chez nous, ‘’l’artiste n’a pas de salaire’’, mais si ton travail te permet d’avoir un salaire quelque part, il ne faut pas le négliger. Donc j’étais engagé à Montaigne et j’y suis resté pendant plusieurs années avec chaque année plus de 400 élèves à coacher. J’étais là donc pratiquement tous les jours et quand tu finies les cours, ce n’était pas la joie, tu n’as plus envie de faire autres choses. Aussi ça avait commencé petitement, c’est-à-dire d’une heure d’essaie on est passé à 2 heures, 3 heures et ainsi de suite jusqu’à se retrouver à plus de 18 heures par jour. C’était vraiment costaud.  Et quand tu finies l’année, d’autres écoles se retrouvant dans le même réseau  que Montaigne et dont les directeurs ont eu écho de mes compétences dans le secteur, du théâtre, du ballet et du cinéma, me font appel. J’allais régulièrement en France pendant les congés et les vacances, pour donner des cours dans ces matières dans plusieurs écoles. Voilà ce qui justifiait cette disparition de plus d’une dizaine d’années des planches et autres scènes.
Eric Orphée Gnikpo

Beaucoup vous connaissaient en effet, très talentueux, mais plus de 10 ans d’absence, il y a forcément une ou deux générations d’artistes après la vôtre qui se diront d’où sort-il lui. C’est ici le lieu de revenir brièvement sur votre parcours non ?

Oui tout a fait. Nous avons fait nos armes dans plusieurs compagnies théâtrales à l’époque et après au fil des années nous avons fait assez de collaborations. Mais les gens m’ont plus connu sous la bannière de la troupe de Ballet Djolokoko. Il faut dire que mon arrivé au ballet s’était opéré de façon banale. J’étais en effet, sur un projet du grand frère Eric Hector Hounkpè, aussi mon professeur dans une université privée de la place à l’époque. Ce dernier dans ce qu’il m’a confié, voulait quelques pas de danse, mais il voulait pour cela un professionnel du domaine. Je lui avais dit plusieurs fois que pouvais faire ce qu’il voulait, hors en ce temps là je n’avais même pas encore connu la troupe de ballet, je n’aimais même pas ce milieu. Par finir, il me laissa et j’avais réussi ce qu’il voulait. De là, je me suis dis tien, le grand frère pouvait me demander davantage à tout moment. C’est donc dans cet ordre d’idée que j’ai intégré la troupe de ballet et très rapidement ça avait pris. J’étais dans les premiers rôles, j’étais sur toutes les scènes et partout. Donc en réalité c’est Eric Hector Hounkpè qui m’a poussé vers la danse et le ballet, sans le savoir. J’étais très talentueux et très sollicité, mais très effacé parce que c’est ma nature.

Ce talent enfoui qui sommeillait en vous, vous poussera des années plus tard à doter le Bénin d’un grand complexe culturel, de quoi s’agit-il ?

C’est vraiment vaste hein, je suis très ambitieux. La troupe de ballet qui est aujourd’hui plus reconnue fait partie d’un grand ensemble, le Complexe artistique et culturel 3 L Ifèdé. Ce complexe comprend plusieurs sections dont : le ballet, le théâtre, le cinéma et autres. Cinéma parce qu’en France j’ai suivi des formations dans ce domaine et à Montaigne je m’occupais de cela aussi, avec chaque année au moins deux productions école. Mais au sein des cinéastes béninois il serait difficile de me compter, parce qu’ici on ne me connait pas ce côté. Ce complexe est né des suites d’un voyage à Lausanne en Suisse où j’étais sur un festival. Parmi la trentaine de pays, seul l’Afrique du Sud était le pays qui représentait l’Afrique. J’ai eu alors la chance de collaborer et de travailler avec des volontaires et les organisateurs sur ce festival. Ayant été membre de l’encadrement du ballet national et voyant ce qui se déroulait sur ce festival, l’idée de fonder un grand ensemble à germer en moi. Puisque ici nous avons tout, il y a des danseurs, des hommes de théâtre, des percussionnistes, etc. ce qui nous manque jusque là, c’est des acheteurs de spectacles. Ce réseau de professionnels qui nous permettra de mieux vendre nos productions à l’extérieur. Donc depuis là-bas j’ai pris contact avec des amis ici, dont Sakpata Zogbo et à mon retour, en décembre 2011, le Complexe artistique et culturel 3 L Ifèdé a vu le jour. Le contexte et le milieu sont difficiles, mais on se défend.

Alors pourquoi 3 L Ifèdé ?

Ce nom parce que mon premier geste avait donné des triplettes. Trois filles, Luxe, Lucette et Lucia, mais malheureusement. Donc hommage à elle et pour moi c’est une manière de les immortaliser. Et chaque fois que j’entends 3 L Ifèdé sortir de la bouche de quelqu’un je me dis qu’elles sont toujours là. Ifèdé qui veut dire l’amour est né est le nom de celui qui a suivi les jumelles, voilà pourquoi 3 L Ifèdé. Pour moi aussi ces trois filles représentent le conseil d’administration et moi je leur rends compte et c’est connu dans le groupe, c’est purement spirituel ce que je dis là mais c’est une réalité. 3 L Ifèdé traduit aussi pour moi mon amour pour la culture béninoise et c’est en même temps un gage de combat qui me permet de m’éloigner petitement de cette grande école qui me prenait tout mon temps. Sauf que le directeur de Djolokoko m’avait prédit cela, il disait, Orphé tu en arriveras à créer et à diriger un grand ensemble, je n’y croyais pas mais…

3 L Ifèdé au bout de 2 ans d’existence, ça fait combien de créations dans l’ensemble ?

Il y a la section théâtre qui n’a pas encore créé un grand spectacle, mais qui rompt le silence quand nous invite sur des manifestations. En ce qui concerne le ballet il est beaucoup plus présent avec par an plus de 70 animations. En 2013 nous étions sur le festival Radar acte I au Burkina Faso avec notre première création ‘’Sillons Tortueux’’ fait de théâtre et de danse. Présenté au café des arts, cette création a été achetée par les Sœurs Salésiennes et nous l’avons joué plus d’une vingtaine de fois, dans les quartiers, puisque c’est un théâtre de sensibilisation, un théâtre forum. Un spectacle qui a bien tourné. Nous étions également avec d’autres délégations béninoises sur un festival en Cote d’Ivoire. Après cela nous avons créé ‘’Tanougou’’ et actuellement nous sommes en pleine création d’un autre spectacle intitulé ‘’ Ilé Orisha’’, qui est essentiellement basé sur nos valeurs endogènes. Ce n’est pas une création élitiste, mais un théâtre africain très vivant où le public est impliqué dans le spectacle. Ayant fait des années de formation en théâtre à l’école Eponyme de Paris, j’ai été convaincu que nous n’avons rien à vendre aux autres peuples que notre culture. Donc ‘’Ilé Orisha’’ est déjà acheté et sera au Togo, au Burkina Faso et en juin au Congo.il nous faut maintenant que le fond d’aide nous appui pour nous permettre d’aller de l’avant.

Un mot pour conclure cette interview ?

Ce serait d’abord remercié mes collaborateurs et mes ainés Koffi Adolphe Alladé, Stanislas Dégbo, Marcel Zounnon et autres, qui me soutiennent et qui m’associent aux événements. Merci aussi à ces agences de communication qui nous font confiance et qui travaillent avec nous. Je finirai par un appel aux mécènes et aux bonnes volontés de nous aider, car on ne peut pas tout faire tout seul et aux 3 L Ifèdé, nous faisons toutes les danses du Bénin, donc c’est du lourd, il nous faut des moyens. Pour finir, un grand merci à notre journal l’Informateur, à son DG et à tout son personnel.


Propos recueillis par Patrick Hervé YOBODE